Portraits d'Invité.e.s

Avec toute notre gratitude pour Bernard Henninger, qui a établi la plupart de ces notices

Dominique WARFA

Dominique Warfa est écrivain, essayiste et chercheur indépendant, né à Liège (Belgique) le 30 avril 1954.

Il travaille dans le champ de la littérature de science-fiction depuis les années septante, éditant d’abord un fanzine dédié au genre (Between) durant son passage à l’université (lettres puis histoire de l’art). C’est par ce biais qu’il rencontre quelques-uns des ténors de la SF française, en particulier lors d’un passage à Grenoble en 1974 (Michel Jeury, Pierre Versins, Philippe Curval, Gérard Klein, Jacques Goimard, ainsi que des artistes tels que Jean-Claude Mézières).

Leur fréquentation le pousse vers l’écriture en même temps que sur les pentes de la critique spécialisée. Nouvelliste, il signe une quarantaine de textes dans les principales revues ou anthologies francophones (Belgique, France, Québec, Suisse), des années 70 à ce jour. Elles seront réunies en 2013 dans un recueil en quatre tomes, Un imperceptible vacarme (Long Shu Publishing), réédité en numérique à Bruxelles chez Multivers Éditions, en 2016.

Parallèlement, l’approche critique l’amène vers les tâches d’essayiste. Il sera critique dans des revues spécialisées telles que Fiction, mais aussi dans la presse généraliste belge (La Wallonie, Le Matin). Ses essais paraissent dans quelques publications académiques : Revue francophone de Louisiane (University of Southwestern Louisiana), Écritures (Université de Liège), ainsi qu’au sommaire de publications de référence (Cahiers de la bande dessinée, Fiction, Imagine…, Galaxies).

Il a ainsi cosigné avec Björn-Olav Dozo une étude consacrée à une dystopie belge (« Le Retour au silence » de Stéphane Hautem), parue dans un recueil d’essais (2015). Longtemps, il a étudié l’histoire de la science-fiction en Belgique.

Il dirige des anthologies (« Jean Ray… en miroir », « Au Nord de nulle part »…) et rédige des catalogues d’expositions consacrées à la bande dessinée comme à la science-fiction.

Une sélection de ses études, de la science-fiction belge à l’écrivain Michel Jeury en passant par Bob Morane ou des bédéistes tels que Comès ou Hermann, est parue en 2015 : « Une brève histoire de la science-fiction belge francophone et autres essais » (2018).

Membre fondateur de plusieurs associations dédiées à la science-fiction (Groupe Phi, Remparts, Infini…) et aux Amis de Michel Jeury. Il collabore enfin depuis longtemps aux activités de la Bibliothèque des Littératures d’Aventures de Chaudfontaine.

De métier, il a longtemps œuvré dans l’informatique : gestion de réseaux, développeur et même consultant en cybercriminalité.

Il écrit des nouvelles de science-fiction, et a participé récemment à l’anthologie « SOS Terre et mer », au profit de SOS Méditerranée (2018).

Entre 1974 et aujourd’hui : de nombreuses nouvelles ont été éditées en revues ou en anthologies, entre Belgique, France, Québec et Suisse.

 

Émilie QUERBALEC

Émilie Querbalec naît en 1971 à Sapporo, au Japon, d’un père français, enseignant-chercheur à l’université et d’une mère japonaise, céramiste-plasticienne. Elle restera six ans à Sapporo1.

Enfant, elle découvre les animés de Leiji Matsumoto et de Hayao Miyazaki, les mangas Galaxy Express 999, Nausicaä de la Vallée du vent et la bande-dessinée Valérian et Laureline1.

Sa famille s'installe ensuite en France, où Émilie Querbalec suit une scolarité classique puis obtient un baccalauréat scientifique, enchaîne avec une année de classe préparatoire littéraire puis des études de photographie, d'histoire de l'art et de langues orientales. Elle exerce comme diététicienne-nutritionniste dans un hôpital pédiatrique et se consacre en parallèle à l'écriture1.

Publications
À ses débuts, Émilie Querbalec écrit des nouvelles dans le genre du fantastique, avant de passer à la science-fiction1.

Sa nouvelle, La Parfaite Équation du bonheur, évoque l'histoire d'un couple qui place son sort entre les mains d'une application et donc d'une intelligence artificielle, pour gérer leur relation. Ce récit est qualifié d'humaniste, teinté de nostalgie, et qui possède une véritable grâce dans sa façon de dire l’effritement de la relation amoureuse2.

Son premier roman, Les Oubliés d’Ushtâr, est un planet opera situé sur Ushtâr, une planète-océan. L'ouvrage, qui présente une variété de points de vues est qualifié d'haletant et à suspense3. Son deuxième roman, Quitter les monts d'automne, mêlant science-fantasy et space opera4 se passe sur Tasaï, une planète maintenue dans un état archaïque qui évoque le Japon pré-industriel, puis dans l'espace. Le thème principal de ce « roman initiatique et politique »5 est la mémoire. Le rythme de l'ouvrage est qualifié de lent, mais l'écriture d'élégante et subtile et le cadre original6, un univers qui fait parfois écho aux sagas d'Ursula K. Le Guin4.

Jean-Pierre FONTANA

 Né à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, en 1939, il est un précurseur de nombreuses manifestations de science-fiction. En 1964, il fonde le fanzine Mercury. Parallèlement, de nombreuses nouvelles sont publiées en revue.

En 1966, il crée des ciné-clubs jusqu’à ce qu’en 1968, il programme le cinéma Rio de Clermont-Ferrand qu’il anime pendant dix ans. En 1988, il organise un Festival International de l’imaginaire. Il a été membre du jury du Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand.

Après avoir créé le club « Promotion du Fantastique », il organise en1972 le premier Festival de science-fiction de Clermont-Ferrand, suivi, 1974 de la toute première convention nationale française de science-fiction.

La fantasy est en quelque sorte son violon d’Ingres, et rajoute à sa dimension science-fictionnelle : son premier roman relève de la plus pure fantasy fut publié sous le pseudonyme de Guy SCOVEL (« La geste du Halaguen », 1975)

La science-fiction est néanmoins la dimension principale dans laquelle il s’inscrit. Jean-Pierre Fontana est l’auteur de romans de science-fiction (comme « Sheol », 1976 ou « La femme truquée », 1980), fantastique, de recueils de science-fiction, et il apprécie le travail en collaboration, notamment avec Alain PARIS, avec qui il a co-signé neuf romans (« Sarkô des grandes zunes » 1984).

 De par ses origines, il est l’auteur de traductions d’auteurs et autrices italiennes parmi lesquels on peut citer : Lino ALDANI, Selene VERRI, Valeri EVANGELISTI...

Cette activité d’auteur, très intense, se double d’un travail immense d’écriture d’articles, d’essais, qu’il a exercés dans des journaux, en revues (Mercury, Galaxies, Lunatique, Fiction…)

Il a été intervenant dans le cadre du DEUST et de la licence, option « métiers du livre » à la faculté de Lettres de Clermont-Ferrand sur les littératures de l’imaginaire de 2000 à 2007.

Il est le président fondateur du Grand Prix de la Science-Fiction française (créé en 1974) devenu, depuis 1988, Grand Prix de l’Imaginaire.

Parallèlement, il fonde en 2013 l’association Gandahar en compagnie de passionnés de son département qui publie une revue littéraire, éponyme : Gandahar. La revue Gandahar est citée au Grand Prix de l’Imaginaire 2018 avec une mention spéciale pour son numéro 8 consacré à Robert Young. En plus de la revue, les Éditions Gandahar rééditent quelques ouvrages d’auteurs disparus dans la collection Patrimoine de l’Imaginaire. Les deux premiers auteurs publiés dans cette collection sont Nathalie Henneberg et Christine Renard.

Il a été rédacteur en chef de la revue Lunatique de 2005 à décembre 2008. À partir de 2011, il relance son fanzine Mercury sous forme numérique (3 numéros parus), consacré essentiellement à la publication de romans et nouvelles tombés dans l’oubli, ainsi qu’à des études diverses puis devient jusqu'en 2020 rédacteur en chef délégué de la revue Galaxies pour les numéros jumelés avec Mercury (après ceux jumelés avec Lunatique).


Émilie GÉVART

Émilie Gévart est autrice et metteuse en scène. De formation littéraire, titulaire d’un bac théâtre et d’un DEA de philosophie esthétique, elle côtoie les livres et les mots depuis le plus jeune âge. Le geste d’écriture est quotidien et nécessaire. Il perdure. L’écriture est exploration : chaque expérience spontanée sera remise sur le métier à la recherche de la trame juste…

Ce travail s’exprime à travers plusieurs genres : roman, poésie, théâtre, histoires pour enfants. Très porté par l’oralité, son style s’inscrit dans l’intime et la recherche rythmique d’un souffle, avec ses halètements. En 2022, elle a publié son troisième roman aux éditions des Passagères, La chute est libre, et SOLA, fantaisie théâtrale aux éditions du Premier Étage. Elle finalise actuellement une biographie croisée de Mary Shelley et de sa mère, Mary Wollstonecraft.

Sylvie DENIS

 

Née en 1963 à Talence, Sylvie Denis est une autrice française de science-fiction et de fantasy.

Nouvelliste et romancière, elle a reçu le prix Solaris en 1988 pour « LAnniversaire de Caroline », le prix Rosny aîné en 2000 pour « Dedans, dehors ». Également essayiste, critique, anthologiste, elle fut rédactrice en chef de Cyberdreams de 1995 à 1998.

Elle est attachée à une science-fiction accordant une grande place aux technosciences et à leur impact sur les sociétés humaines.

 Autrice de six romans, son premier roman « Haute-École », œuvre de fantasy, reposant sur une réflexion poussée sur la notion d’éducation, a obtenu le prix Julia-Verlanger en 2004.

En parallèle, elle est devenue traductrice d’auteurs majeurs anglo-saxons, dont Greg Egan, Alastair Reynolds, Stephen Baxter. Sa traduction du roman de Megan Lindholm (Robin Hobb), Le Dernier Magicien, a reçu le prix Imaginales 2004. La série steampunk de Marie Brennan, « Mémoire, par Lady Trent » a reçu le prix des Imaginales 2016.

En 2013, après la disparition de son compagnon Roland C. Wagner, Sylvie Denis quitte la région de Cognac et s’installe dans le sud de la France.

Férue de nouvelles, Sylvie Denis n’a jamais cessé de produire des bijoux de style et d’un humanisme décalé qui font d’elle une autrice particulièrement originale.

En 2020, elle est, avec Sara Doke, l’une des invitées de la convention nationale française de science-fiction.

Bert DOMEH

Bert Domeh est artiste, musicien, comédien… Un jour pas si ancien, il s’aperçut qu’en temps de confinement, l’art pouvait emprunter d’autres voies encore, celles de la plume et de l’encre de Chine, par exemple, et il se mit à inventer, à son tour, des mondes imaginaires. Et cela m’a donné envie de partager un fragment de cet imaginaire avec les lecteurs de Galaxies, qui pourront en voir et savoir plus sur le site des Ben’arts : https://www.lesbenarts.org/

Gilles MENEGALDO


Gilles Menegaldo est professeur de littérature et cinéma à l’université de Poitiers. Il est président de la SERCIA (Société Européenne d’Études et de Recherches sur le Cinéma Anglo-saxon) et auteur de nombreux articles sur la littérature et le cinéma fantastique et policier. Il a dirigé huit numéros de la revue La Licorne consacrés au cinéma ainsi que d’autres ouvrages, parmi lesquels : Frankenstein (Autrement, 1999), Quatre États du gangster hollywoodien (Ellipses, 2002), H.P. Lovecraft (Dervy, 2002), R. L. Stevenson et A. Conan Doyle, Aventures de la fiction (Terre de Brume, 2003, avec Jean-Pierre Naugrette).

Didier COTTIER

Son œuvre a été reconnue et couronnée par divers prix internationaux dont le "best in show Arward" - récompense suprême à la convention mondiale de Science fiction à Glasgow. L’un des principaux enjeux de son travail consiste à établir une véritable passerelle entre Art contemporain et Science Fiction. L’art de Didier est difficilement classable. À 48 ans, cet autodidacte entraîne dans une dimension « autre » de la matière. Du fantastique, auquel il emprunte les ambiances, à la science fiction, dont il intègre et réhabilite les images, ce montreur de mondes invite à voyager au cœur d’un choc, d’un chaos organique. Crédit Photo : © Yann Minh Ce chaos est un tissu de connaissances, de signes qui trouvent leur juste place dans un inventaire et une conjugaison extrême des matières recyclées, des formes et des couleurs. Il revêt l’aspect d’un monde vivant qui se nourrit de lui-même. Ses univers en apparence chaotiques entremêlent la substance la plus organique, celle des huîtres et de la nacre, et la luisante matité des vrilles et des antennes d’une technologie qui devrait nous être familière, mais qui sous ses doigts devient étrangement autre et subtilement non humaine. Ses tableaux en trois dimensions prennent sens à différents niveaux : globalement, en explosions fulgurantes ou en états réactifs – mais aussi dans des détails troublants où l’on entrevoit, sans en être sûr, des silhouettes, des expressions fugitives, des aliens familiers. Ses lumières, ses villes, ses êtres, ses technologies, ses architectures, figurent ou présument un « à côté », une faille temporelle édifiés avec rigueur dans la réflexion d’une époque ainsi que son histoire : la nôtre.